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J'ai froissé la feuille, je l'ai écrasée dans mon poing. Je l'ai écrasée comme j'aurais voulu que mon coeur soit écrasé. Je suis resté parfaitement immobile pendant une minute ou peut-être une heure. Assez longtemps pour que la douleur dans ma gorge s'estompe, assez longtemps pour que mes yeux aient le courage de voir à nouveau. Et quand j'ai commencé à avoir mal, seulement à ce moment, j'ai bougé. J'ai déchiré la feuille en tout petits morceaux que j'ai laissés tomber par terre, [des dizaines de flocons de neige qui tombent au sol].

Entre Chiens et loups, Malorie Blackman

1 Repérez les différentes figures de style et expliquez-les.

2 Qu'avez-vous compris du texte ?



Répondre :

1. Voici quelques figures de style présentes dans le texte :

- Comparaison : "comme j'aurais voulu que mon cœur soit écrasé", où le narrateur compare l'action d'écraser la feuille à un désir d'écraser son propre cœur.
- Métaphore : "des dizaines de flocons de neige qui tombent au sol", où les morceaux déchirés de la feuille sont comparés à des flocons de neige.
- Hyperbole : L'intensité des émotions est amplifiée, notamment avec l'idée d'écraser son propre cœur.
- Personnification : La feuille est traitée comme si elle possédait des émotions et des réactions humaines, par exemple, la douleur ressentie lorsque le narrateur l'écrase.

2. Dans ce passage, le narrateur exprime un profond tourment émotionnel. Il évoque la douleur et la frustration ressenties à travers l'action physique d'écraser la feuille dans son poing. L'analogie entre l'acte de froisser la feuille et le désir de froisser son propre cœur souligne l'intensité de la souffrance émotionnelle vécue. Le moment où la douleur dans la gorge s'estompe et où les yeux reprennent courage pour voir à nouveau semble symboliser un début de résilience ou de guérison après une épreuve difficile. En déchirant la feuille en morceaux, le narrateur semble se libérer de ses tourments intérieurs, laissant tomber les fragments comme une libération symbolique.