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Introduction :
La scène 4 de l'acte III d'Andromaque de Racine s'inscrit dans le cadre d'un drame tragique où les passions humaines s'entrechoquent, générant une atmosphère de tension et de désespoir. La question qui se pose ici est celle de savoir comment cette scène parvient à susciter la pitié du spectateur. À travers un jeu subtil de mise en scène, de langage et de caractérisation des personnages, Racine exploite habilement les ressorts du pathétique pour émouvoir le public. L'étude de cette scène révélera ainsi les différentes facettes du malheur d'Andromaque et les obstacles insurmontables qui entravent ses supplications, créant ainsi une compassion palpable chez le spectateur.
II. Le pathétique du personnage d'Andromaque
a) L'humilité dont elle fait preuve :
Le pathétique de la scène se manifeste tout d'abord à travers l'humilité profonde dont fait preuve Andromaque. Dans son désir ardent de retrouver son fils Astyanax, elle se présente devant Hermione avec une supplication sincère et désarmante. La mise en scène de son attitude humble et respectueuse accentue la vulnérabilité de la reine troyenne, suscitant la pitié du spectateur. L'utilisation de gestes modestes, tels que les génuflexions et les pleurs, renforce l'image d'une femme accablée par le malheur, accentuant ainsi la dimension pathétique de sa quête désespérée.
b) Le rappel de ses malheurs passés et présents :
Racine exploite habilement le pathos en évoquant les malheurs passés et présents d'Andromaque. La mention de la chute de Troie, de la mort d'Hector et de la captivité d'Andromaque elle-même contribue à tisser une toile de souffrance qui enveloppe le personnage. En rappelant ces épreuves tragiques, la scène amplifie la pitié du spectateur envers une femme déjà éprouvée par le destin. Le poids accumulé des souffrances antérieures accentue la détresse d'Andromaque, engageant ainsi l'émotion du public.
c) Le langage de la plainte :
Le choix du langage utilisé par Andromaque renforce également le caractère pathétique de la scène. Ses paroles empreintes de douleur, de regrets et de supplication révèlent une femme meurtrie qui tente, par la seule force de la parole, de convaincre Hermione de lui rendre son fils. Les lamentations d'Andromaque résonnent comme une plainte déchirante, créant une connexion émotionnelle avec le spectateur. Le recours à un langage empreint de désolation renforce ainsi l'effet pathétique de la scène, suscitant une sympathie profonde envers le sort tragique de la protagoniste.
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