Le train. Il avait chaud. Il fumait-
dans son coin. L'herbe des talus était
jaune, les petites gares fleuries défi-
laient, un homme, dans la fumée de
soleil, agitait ridiculement son petit
drapeau rouge et soufflait dans un sif-
flet, comme les enfants.
Les tempes de Maigret étaient deve-
nues grises. Il était un peu plus calme,
Oun peu plus lourd qu'autrefois, mais il
n'avait pas l'impression d'avoir vieilli
depuis qu'il avait quitté la P.J.¹
C'était par vanité plutôt ou par une
sorte de pudeur que, depuis deux ans,
5 il refusait systématiquement de s'oc-
cuper de toutes les affaires qu'on ve-
nait lui proposer, surtout des banques,
des compagniés d'assurances, des bi-
joutiers qui lui soumettaient des cas
o embarrassants.
On aurait dit, quai des Orfèvres :
assez de son jardin et de la pêche à la
ligne.>
25 Or, voilà qu'il se laissait embobiner
par une vieille femme surgie dans l'en-
cadrement de la petite porte verte.
Il la revoyait, raide et digne, dans
l'antique limousine que conduisait
30 avec une périlleuse désinvolture un
François en tenue de jardinier qui
n'avait pas pris le temps de changer
ses sabots contre des souliers.
1. P.J.: abréviation de Police Judiciaire.
Questions:
Georges Simenon, Maigret se fache,
UGE Poche, Presses de la
Cité
.
Relevez, dans le texte ci-dessous.
a) une phrase simple;
b) une phrase nominale;
c) une proposition juxtaposée ;
d) une proposition coordonnée ;
e) une proposition subordonnée