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Vous lirez attentivement le texte ci-dessous, en mettant en valeur au surligneur les
éléments qui sont relatifs aux phénomènes de l'éruption.
Extraits de la correspondance de Pline le Jeune : livre VI, lettre 16.
Dans cette lettre à l'historien Tacite, Pline le Jeune nous fait part de la mort de son oncle
Pline l'Ancien dans des circonstances très particulières : le volcan qui surplombe la baie de
Naples vient d'entrer en éruption... L'auteur relate ici l'événement, en en décrivant certains
phénomènes...
«Vous me demandez des détails sur la mort de mon oncle, afin d'en transmettre plus
fidèlement le récit à la postérité. Je vous en remercie car je ne doute pas qu'une gloire
impérissable ne s'attache à ses derniers moments, si vous en retracez l'histoire. [...]
Il était à Misène où il commandait la flotte. Le neuvième jour avant les calendes de
septembre, vers la septième heure, ma mère l'avertit qu'il paraissait un nuage d'une grandeur
et d'une forme extraordinaire. Après sa station au soleil et son bain d'eau froide, il s'était jeté
sur un lit où il avait pris son repas ordinaire, et il se livrait à l'étude. Il demande ses sandales
et monte en un lieu d'où il pouvait aisément observer ce phénomène. La nuée s'élançait dans
l'air, sans qu'on pût distinguer à une si grande distance de quelle montagne elle sortait.
L'événement fit connaître ensuite que c'était du mont Vésuve. Sa forme approchait de celle
d'un arbre, et particulièrement d'un pin car, s'élevant vers le ciel comme sur un tronc
immense, sa tête s'étendait en rameaux. Peut-être le souffle puissant qui poussait d'abord
cette vapeur ne se faisait-il plus sentir, peut-être aussi le nuage, en s'affaiblissant ou en
s'affaissant sous son propre poids, se répandait-il en surface. Il paraissait tantôt blanc, tantôt
sale et tacheté, selon qu'il était chargé de cendre ou de terre. Ce phénomène surprit mon
oncle, et, dans son zèle pour la science, il voulut l'examiner de plus près. [...]
Pline l'Ancien prend alors le bateau pour venir en aide à une amie, puis pour satisfaire son
intérêt pour la science, il se rapproche du péril :
Il se rend à la hâte vers des lieux d'où tout le monde s'enfuyait, il va droit au danger, la main
au gouvernail, l'esprit tellement libre de crainte, qu'il décrivait et notait tous les
mouvements, toutes les formes que le nuage ardent présentait à ses yeux.
Déjà sur ses vaisseaux volait une cendre plus épaisse et plus chaude, à mesure qu'ils
approchaient; déjà tombaient autour d'eux des éclats de rochers, des pierres noires, brûlées
et calcinées par le feu; déjà la mer, abaissée tout à coup, n'avait plus de profondeur, et les
éruptions du volcan obstruaient le rivage. [...]
Voyant le danger s'amplifier, ainsi que la crainte de son équipage, Pline l'Ancien finit par
faire demi tour, pour tenter de se mettre à l'abri :
Cependant, de plusieurs endroits du mont Vésuve, on voyait briller de larges flammes et un
vaste embrasement, dont les ténèbres augmentaient l'éclat. [...] D'un autre côté, on avait à
craindre, hors de la ville, la chute des pierres, quoiqu'elles fussent légères et minées par le
feu. De ces périls, on choisit le dernier. Chez mon oncle, la raison la plus forte prévalut sur
la plus faible, chez ceux qui l'entouraient, une crainte l'emporta sur une autre. Ils attachent
donc avec des toiles des oreillers sur leurs têtes : c'était une sorte d'abri contre les pierres qui
tombaient.


Répondre :

bonjour;

Dans cette lettre à l'historien Tacite, Pline le Jeune nous fait part de la mort de son oncle

Pline l'Ancien dans des circonstances très particulières : le volcan qui surplombe la baie de

Naples vient d'entrer en éruption... L'auteur relate ici l'événement, en en décrivant certains

phénomènes...

«Vous me demandez des détails sur la mort de mon oncle, afin d'en transmettre plus

fidèlement le récit à la postérité. Je vous en remercie car je ne doute pas qu'une gloire

impérissable ne s'attache à ses derniers moments, si vous en retracez l'histoire. [...]

Il était à Misène où il commandait la flotte. Le neuvième jour avant les calendes de

septembre, vers la septième heure, ma mère l'avertit qu'il paraissait un nuage d'une grandeur

et d'une forme extraordinaire. Après sa station au soleil et son bain d'eau froide, il s'était jeté

sur un lit où il avait pris son repas ordinaire, et il se livrait à l'étude. Il demande ses sandales

et monte en un lieu d'où il pouvait aisément observer ce phénomène. La nuée s'élançait dans

l'air, sans qu'on pût distinguer à une si grande distance de quelle montagne elle sortait.

L'événement fit connaître ensuite que c'était du mont Vésuve.

Sa forme approchait de celle

d'un arbre, et particulièrement d'un pin car, s'élevant vers le ciel comme sur un tronc

immense, sa tête s'étendait en rameaux. Peut-être le souffle puissant qui poussait d'abord

cette vapeur ne se faisait-il plus sentir, peut-être aussi le nuage, en s'affaiblissant ou en

s'affaissant sous son propre poids, se répandait-il en surface. Il paraissait tantôt blanc, tantôt

sale et tacheté, selon qu'il était chargé de cendre ou de terre. Ce phénomène surprit mon

oncle, et, dans son zèle pour la science, il voulut l'examiner de plus près. [...]

Pline l'Ancien prend alors le bateau pour venir en aide à une amie, puis pour satisfaire son

intérêt pour la science, il se rapproche du péril :

Il se rend à la hâte vers des lieux d'où tout le monde s'enfuyait, il va droit au danger, la main

au gouvernail, l'esprit tellement libre de crainte, qu'il décrivait et notait tous les

mouvements, toutes les formes que le nuage ardent présentait à ses yeux.

Déjà sur ses vaisseaux volait une cendre plus épaisse et plus chaude, à mesure qu'ils

approchaient; déjà tombaient autour d'eux des éclats de rochers, des pierres noires, brûlées

et calcinées par le feu; déjà la mer, abaissée tout à coup, n'avait plus de profondeur, et les

éruptions du volcan obstruaient le rivage. [...]

Voyant le danger s'amplifier, ainsi que la crainte de son équipage, Pline l'Ancien finit par

faire demi tour, pour tenter de se mettre à l'abri :

Cependant, de plusieurs endroits du mont Vésuve, on voyait briller de larges flammes et un

vaste embrasement, dont les ténèbres augmentaient l'éclat. [...] D'un autre côté, on avait à

craindre, hors de la ville, la chute des pierres, quoiqu'elles fussent légères et minées par le

feu. De ces périls, on choisit le dernier. Chez mon oncle, la raison la plus forte prévalut sur

la plus faible, chez ceux qui l'entouraient, une crainte l'emporta sur une autre. Ils attachent

donc avec des toiles des oreillers sur leurs têtes : c'était une sorte d'abri contre les pierres qui

tombaient.