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Texte support: Danièle SALLENAVE, Parole en haut, silence en bas, 2021.
La parole tombe d'en haut. Le silence règne en bas. Un silence collectif, troué d'un
fourmillement de discours in contrôlés, incontrôlables, substituts¹ dangereux d'une vraie pa-
role démocratique.
Pourquoi ce silence? Parce qu'il y a des sujets tabous? Parce que la parole d'en haut
intimide? Ou peut-être pour une raison plus générale: la liberté d'expression est « l'un des
droits les plus précieux de l'homme », mais de ce droit individuel expressément garanti à
chacun par la loi, la grande majorité n'a presque jamais l'occasion de faire un usage public.
Je ne parle pas des journaux, des médias, des publications. Je parle du citoyen ordinaire.
Sans doute les textes sont-ils explicites. Toutes nos constitutions s'inspirent de l'article 11 de
la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (26 août 1789) selon lequel « la libre com-
munication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout
citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté
dans les cas déterminés par la loi »>. Mais justement, ce simple citoyen, quand, où, comment
s'exprime-t-il ?
naxe b etilsup te eur
Aer
paragraphe
دم الارق
de
Des plus petits villages aux plus grandes cités, de proche en proche, tout l'espace
la nation est rempli de ceux, avec ou sans gilet jaune², qu'on n'entend jamais, sur aucun
sujet. Les silencieuses et les silencieux. Les Innombrables. Dans leur diversité. Ceux que les
Grecs anciens nommaient, souvent avec condescendance, « oi polloi »>, << les nombreux >>,
mais en qui Périclès³ voit la source et le fondement de la démocratie. Et qu'il convie à parti-
ciper au service de la cité, selon la règle de l'isonomie : l'égalité par et devant la loi. << Nul ne
doit être empêché de participer au service de la cité par l'obscurité de son rang» (On fera
droit ici à une réserve légitime quant aux limites d'une démocratie dont sont exclus les es-
claves et les femmes).
eme
ographe
he
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elxel ub jnom
Il y a peut-être une raison très simple pour que le simple citoyen ne profite pas de cette
fameuse liberté d'expression, valeur majeure de la République. Il ne peut pas l'exercer parce
qu'il porte un invisible
bâillon4. Et le nom de ce bâillon est : illégitimité. C'est très compliqué,
cette question
de l'accès à la parole orale, écrite. De se sentir légitime, ou interdit. Qui la
donne, la légitimité
? et comment vit-on l'illégitimité ?
La vraie inégalité est là. Entre ceux qui ont un accès légitime à la parole et ceux qui
ne l'ont
pas.
419 mots
Je veux une contraction de se texte
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