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Bonjour, je dois expliquer pourquoi j'ai choisi cet extrait du livre « À l’Ouest rien de nouveau» de Erich Maria Remarque et je dois justifier au maximum

L’extrait :

Paul, le narrateur, a poignardé un soldat français qui avait trouvé refuge dans le même trou d'obus que lui lors d'un bombardement. Après une interminable agonie, et malgré les efforts de Paul pour le soigner, l'homme meurt. Rongé par le remords, Paul s'adresse à lui.

Le silence se prolonge. Je parle, il faut que je parle. C'est pourquoi je m'adresse à lui, en lui disant :
"Camarade, je ne voulais pas te tuer. Si, encore une fois, tu sautais dans ce trou, je ne le ferais plus, à condition que toi aussi tu sois raisonnable. Mais d'abord tu n'as été pour moi qu'une idée, une combinaison née de mon cerveau et qui a suscité une résolution : c'est cette combinaison que j'ai poignardée. A présent je m'aperçois pour la première fois que tu es un homme comme moi. J'ai pensé à tes grenades, à ta baïonnette et à tes armes; maintenant c'est ta femme que je vois, ainsi que ton visage et ce qu'il y a en nous de commun. Pardonne-moi, camarade. Nous voyons les choses toujours trop tard. Pourquoi ne nous dit-on pas sans cesse que vous êtes, vous aussi, de pauvres chiens comme nous, que vos mères se tourmentent comme les nôtres et que nous avons tous la même peur de la mort, la même façon de mourir et les mêmes souffrances ? Pardonne-moi, camarades; comment as-tu pu être mon ennemi ? Si nous jetions ces armes et cet uniforme tu pourrais être mon frère, tout comme Kat et Albert. Prends vingt ans de ma vie, camarade et lève-toi... Prends-en davantage, car je ne sais pas ce que, désormais, j'en ferai encore." Tout est calme. Le front est tranquille, à l'exception du crépitement des fusils. Les balles se suivent de près ; on ne tire pas n'importe comment; au contraire, on vise soigneusement de tous les côtés. Je ne puis pas quitter mon abri.
"J'écrirai à ta femme, dis-je hâtivement au mort. Je veux lui écrire; c'est moi qui lui apprendrai la nouvelle; je veux tout lui dire, de ce que je te dis; il ne faut pas qu'elle souffre; je l'aiderai, et tes parents aussi, ainsi que ton enfant..."
Son uniforme est encore entrouvert. Il est facile de trouver le portefeuille. Mais j'hésite à l'ouvrir. Il y a là son livret militaire avec son nom. Tant que j'ignore son nom, je pourrai peut-être encore l'oublier; le temps effacera cette image. Mais son nom est un clou qui s'enfoncera en moi et que je ne pourrai plus arracher. Il a cette force de tout rappeler, en tout temps; cette scène pourra toujours se reproduire et se présenter devant moi.
Sans savoir que faire, je tiens dans ma main le portefeuille. Il m'échappe et s'ouvre. Il en tombe des portraits et des lettres. Je les ramasse pour les remettre en place; mais la dépression que je subis, toute cette situation incertaine, la faim, le danger, ces heures passées avec le mort ont fait de moi un désespéré ; je veux hâter le dénouement, accroître la torture, pour y mettre fin, de même que l'on fracasse contre un arbre une main dont la douleur est insupportable, sans se soucier de ce qui arrivera ensuite.
Ce sont les portraits d'une femme et d'une petite fille, de menues photographies d'amateur prises devant un mur de lierre. A côté d'elles il y a des lettres. Je les sors et j'essaie de les lire. Je ne comprends pas la plupart des choses ; c'est difficile à déchiffrer et je ne connais qu'un peu de français. Mais chaque mot que je traduis me pénètre, comme un coup de feu dans la poitrine, comme un coup de poignard dans le coeur.
Ma tête est en proie à une violente surexcitation. Mais j'ai encore assez de clarté d'esprit pour comprendre qu'il ne me sera jamais permis d'écrire à ces gens-là, comme je le pensais précedemment. C'est impossible. Je regarde encore une fois les portraits; ce ne sont pas des gens riches. Je pourrai leur envoyer de l'argent anonymement, si plus tard j'en gagne un peu. Je m'accroche à cette idée; c'est là du moins pour moi un petit point d'appui. Ce mort est lié à ma vie; c'est pourquoi je dois tout faire et tout promettre, pour me sauver; je jure aveuglément que je ne veux exister que pour lui et pour sa famille.
Les lèvres humides, c'est à lui que je m'adresse et, ce faisant, au plus profond de moi, réside encore l'espoir de me racheter par là et peut-être ici encore d'en réchapper, avec aussi cette petite ruse qu'il sera toujours temps de revenir sur ces serments. J'ouvre le livret et je lis lentement : "Gérard Duval, typographe."
J'inscris avec le crayon du mort l'adresse sur une enveloppe, et puis, soudain, je m'empresse de remettre le tout dans sa veste.
J'ai tué le typographe Gérard Duval. Il faut que je devienne typographe, pensai-je tout bouleversé, que je devienne typographe, typographe...


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Réponse :

Bonsoir! Dans cet extrait poignant du livre « À l’Ouest rien de nouveau » de Erich Maria Remarque, Paul, le narrateur, exprime ses profonds remords après avoir poignardé un soldat français pendant la guerre. Il réalise que son ennemi était en réalité un être humain comme lui, avec une famille et des proches qui souffriront de sa perte. Paul se retrouve face à la dure réalité de la guerre et de la mort, et cherche à se racheter en prenant soin de la famille du soldat qu'il a tué. Son geste de compassion et de rédemption montre sa volonté de trouver un sens à cette tragédie et de se raccrocher à un espoir de rédemption. ️ Cet extrait souligne les horreurs de la guerre et la perte de l'humanité qui en découle, tout en mettant en lumière la nécessité de compassion et de compréhension mutuelle.