Interrogation écrite
1. Qui est le dramaturge de ce texte ? Quelle autre pièce a-t-il écrite ? /2
2. Relevez une didascalie. Quelles informations nous donne-t-elle ? /2
3. Relevez deux verbes à l'impératif présent. Indiquez leur valeur. /2
4. Relevez une phrase interrogative. Expliquez sa construction. /2
5. Relevez une phrase exclamative. A quoi sert-elle ici ? /2
6. Qui sont les personnages dans cet extrait ? Quel est leur statut ? /2
7. De quoi parlent les deux personnages ? Justifiez votre réponse. /2
8. Que reproche Silvia à Lisette, au début de la scène ? Expliquez. /2
9. Imaginez la suite de cette scène en respectant la forme d'un texte de théâtre, /4
en ajoutant une didascalie, un verbe à l'impératif présent et une phrase déclarative.
Texte littéraire :
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La pièce commence par une conversation entre Silvia et Lisette, sa femme de chambre.
SILVIA. – Mais, encore une fois, de quoi vous mêlez-vous ? Pourquoi répondre de mes sentiments1 ?
LISETTE. – C’est que j’ai cru que, dans cette occasion-ci, vos sentiments ressembleraient à ceux de tout le monde. Monsieur votre père me demande si vous êtes bien aise2 qu’il vous marie, si vous en avez quelque joie : moi, je lui réponds que oui ; cela va tout de suite3 ; et il n’y a peut-être que vous de fille au monde, pour qui ce oui-là ne soit pas vrai ; le non n’est pas naturel.
SILVIA. – Le non n’est pas naturel ! Quelle sotte naïveté ! Le mariage aurait donc de grands charmes pour vous ?
LISETTE. – Eh bien, c’est encore oui, par exemple.
SILVIA. – Taisez-vous ; allez répondre vos impertinences ailleurs, et sachez que ce n’est pas à vous à juger de mon cœur par le vôtre.
LISETTE. – Mon cœur est fait comme celui de tout le monde. De quoi le vôtre s’avise-t-il de n’être fait comme celui de personne ?4
SILVIA. – Je vous dis que, si elle osait, elle m’appellerait une originale.
LISETTE. – Si j’étais votre égale, nous verrions.
SILVIA. – Vous travaillez à me fâcher, Lisette.
LISETTE. – Ce n’est pas mon dessein5. Mais dans le fond, voyons, quel mal ai-je fait de
dire à monsieur Orgon que vous étiez bien aise d’être mariée ?
SILVIA. – Premièrement, c’est que tu n’as pas dit vrai ; je ne m’ennuie pas d’être fille.
MARIVAUX, Le Jeu de l’amour et du hasard, I, 1, 1730.
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