L'effet de contraste dans le poème "Le Dormeur du val" de Rimbaud renforce puissamment la dénonciation de la guerre. Le contraste entre la beauté idyllique du paysage décrit au début du poème et la réalité brutale de la guerre évoquée à la fin crée un impact émotionnel saisissant.
Au début, le poète dépeint un paysage pastoral, un "trou de verdure" avec une rivière chantante, des herbes étincelantes, et un soleil lumineux. Cette image idyllique crée une atmosphère de paix et de beauté naturelle. Cependant, cette harmonie contraste fortement avec la scène du soldat endormi. La description de ce jeune soldat dormant dans l'herbe, sous le ciel nuageux, souligne la cruauté de la guerre qui s'infiltre dans ce cadre paisible.
Le soldat, avec sa "bouche ouverte" et sa "tête nue," est dépeint dans une position vulnérable et presque enfantine, renforçant l'idée de la jeunesse sacrifiée par la guerre. L'image du soldat dormant tranquillement crée une ironie tragique lorsque le lecteur réalise que le repos évoqué n'est pas le sommeil paisible d'un enfant, mais plutôt le sommeil éternel d'un jeune homme mort au combat.
Le contraste atteint son point culminant avec la révélation brutale des "deux trous rouges au côté droit," qui évoquent les blessures par balle du soldat. Cette image choquante fait basculer le poème de l'idylle à l'horreur, soulignant la tragédie de la guerre et la manière dont elle détruit la jeunesse et la beauté de la vie.
Ainsi, l'effet de contraste dans "Le Dormeur du val" renforce la dénonciation de la guerre en mettant en lumière l'écart entre la splendeur de la nature et la cruauté impitoyable du conflit, soulignant la perte inutile de vies humaines.
