le lendemain, nous n'avions toujours pas récupéré nos bagages. papa, qui en avait assez de transpirer en regardant les autres faire trompette dans la piscine, à proposer que nous allions tous ensemble au hammam. il paraît que c'est un établissement de bains où on se nettoie avec de la vapeur d'eau ... à l'entrée, nous avons dû nous séparer : les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. j'ai donc suivi maman et tante Dany, tandis que David emboîtait le pas à papa et à oncle Claude. nous avons pénétré, le corps tu entouré d'une serviette dans la pièce envahie de buée. pas très rassurées, nous sommes restées timidement blotties les unes contre les autres. une grande femme très robuste s'est approchée de nous en souriant d'un air accueillant . soudain, elle s'est mise à lancer sur nous d'énormes seaux d'eau bouillante ! afin de tenter de les éviter, nous nous sommes mises à courir dans toutes les sens. je poussais des cris stridents tout en essayant de me cacher derrière maman. alors, la grande femme a paru nous prendre en pitié. elle a cessé de nous tremper et nous a proposé de nous aider à nous laver. si elle avait précisé qu'elle nous frotterait avec une brosse à poils durs, peut-être aurions-nous refusé ! lorsque nous sommes sorties de là, nous étions plus propres que nous ne l'avions jamais été . mais nous étions plus roses que des crevettes ayant mijoté trop longtemps dans une paella. dans le hall d'entrée du hammam, nous avons retrouvé papa, oncle Claude et David . eux aussi ressemblaient à des crustacés ! de plus, tonton avait les cheveux tout hérissés sur la tête ! David m'a expliqué que son père suivait un traitement contre la calvitie, qu'il se mettait des tonnes de produit sur la tête et qu'il ne devait pas se mouiller les cheveux sous peine de les voir se raidir comme des baguettes ! de retour à l'hôtel, nous étions si épuisés que nous n'avons même pas réagi quand le directeur nous a dit que nos bagages avaient quitté Moscou et volaient à présent par erreur vers Tahiti. compatissants, des employés du club nous ont prêté des maillots de bain. ravi, nous pensions profiter en fin des joies de la piscine lorsqu'un énorme nuage noir a assombri le ciel. peu de temps après, la neige se mettait à tomber sur le plongeoir et les palmiers ... on n' avait jamais vu cela de mémoire d'homme à Ouarzazate ! l'événement était historique ! tante Dany et papa ont commencé à dire qu'on aurait mieux fait de suivre leur idée et d'aller au pôle nord.
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