👤

Bonjour pouvez vous m’aidez s’il vous plaît. HARR
Le Corps de mon père suivi de Autobiographie de ma mère
Si le café racontait mon père, la nuit, les petits matins e
sommeil qu'on n'en finit pas de tirer, comme les Parques len
longs fils, d'autres odeurs restent également associées à l
Moins socialement acceptables, mais tout aussi logées dans mon
âme, du côté des souvenirs et des mémoires ancestrales, c'étai
« les effluves sales du purin, cette épouvantable rémanence' d'es
ments de porcs qui imprégnait le tissu de ses vêtements de traval
malgré l'immense propreté qui était la sienne. Lavé, rincé, décapée
mais vêtu de ses bleus, le midi, il portait avec lui les mauvaises
senteurs des sanies' animales: elles pénétraient tout, la trame des
tissus, les cheveux, la peau, malgré les lavages.
D'autres fois, quand l'épandage" avait pris fin, c'était l'odeur tout
aussi infecte de l'ensilage, du mais pourri, cette infection donnée
en pâture au bétail. A d'autres moments, les traces nauséabondes
étaient produites par les engrais, fabriqués avec les cadavres d'ani
maux, charognes asséchées et pulvérisées recyclées par les équar-
risseurs. Enfin, ce pouvait être, aussi, les bouses de vache qui
séchaient, collaient aux vêtements pendant plusieurs jours quand
les séances de vaccinations vétérinaires venues, il fallait enclore
les animaux, les parquer, les déplacer, gérer leurs mouvements de
-Therbage aux cages métalliques dans lesquelles elles déféquaient.
effrayées, avant qu'on ne les rende à leur liberté. Avec le temps,
2.
Dans la mythologie precque
les Parques (Cloche, Lachésis
t la mort
LE CORPS DE MON PERE
toutes ces odeurs finissaient par disparaitre. Elles saturaient
T'espace, dès que mon père entrait dans la cuisine, puis plus rien,
une olfaction décérébrée, une zone blanche et neutre. Je ne voyais
plus que sa figure propre et sereine, son corps lent et silencieux:
Tail qui mangeait tout ne laissait plus de place au nez
Dans la maison, aussi petite qu'un modèle réduit pour poupées,
il n'y avait ni salle de bains ni douches. Les toilettes étaient dans
la cave, et, pour y parvenir, il fallait sortir dehors, faire quelques
mètres. La nuit, la sortie s'effectuait dans l'intimité des pleines
lunes, de leurs quartiers, des croissants, des mouvements de
nuages et des trainées laissées dans le ciel par les étoiles filantes.
L'été, elle était saturée des parfums venus des champs, les grains
moissonnés dans la poussière, les herbes fraiches dans lesquelles
chantaient grenouilles et crapauds. L'hiver, on entendait un chat-
huant' souffler dans les hautes tours du château médiéval qui
domine le village et les pas craquaient dans la neige gelée où
l'on s'enfonçait. Quitter la chaleur du lit supposait qu'on se fasse
transpercer la chair et l'âme par le froid. Aussi, dans la chambre,
- un seau en émail permettait qu'on n'ait pas à sortir pour les
seules urgences liquides... Je me souviens du jet d'urine de mon
père, au beau milieu de la nuit. Il faisait un bruit dont je connais-
sais le rythme et qui, dans ma mémoire, se trouve aujourd'hui
par-delà la pudeur, du côté des nécessités et des promiscuités
qui n'étaient que la proximité des pauvres démunis d'espace et
de temps.
W
Les corps étaient donc lavés dans une immense bassine en zinc.
Les paillettes de l'alliage produisaient brillances et scintillements, Montrez que se passage est baser sur des remarques triviale ?