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résolu

Pouvez vous m’aider svp au lus vite. Avant ce soir merci d’avance.


Boris VIAN, « Le Déserteur »(1954)



Monsieur le Président
je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
je ne veux pas la faire
je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C’est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
je m’en vais déserter

Depuis que je suis né
J’ai vu mourir mon père
J’ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Qu’elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers

Quand j’étais prisonnier
On m’a volé ma femme
On m’a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J’irai sur les chemins

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens
Refusez d’obéir
Refusez de la faire
N’allez pas à la guerre
Refusez de partir

S’il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n’aurai pas d’armes
Et qu’ils pourront tirer.

Questions

1. Dans quel contexte politique Boris VIAN écrit-il cette chanson ?
2. Cette chanson est-elle une lettre ouverte ? Justifiez votre réponse.
3. Quels arguments le « je » qui s’exprime invoque-t-il pour ne pas « aller à la guerre » ?
4. Analysez la dernière strophe : pourquoi cette chanson est-elle devenue « virale » ?

Répondre :

Salut, jespere que cela t'aideras.

Réponse :

1. Contexte politique :

Boris Vian écrit la chanson "Le Déserteur" en 1954, en pleine période de la guerre d'Indochine et au début de la guerre d'Algérie. La chanson reflète le sentiment pacifiste et antimilitariste de son auteur, exprimant son opposition à la guerre et son refus de participer aux conflits armés.

Lettre ouverte :

Oui, cette chanson peut être considérée comme une lettre ouverte. Elle est adressée directement au Président, et le ton personnel et l'utilisation du pronom de la première personne du singulier ("je") donnent l'impression que l'auteur s'adresse individuellement au destinataire, partageant ses pensées et ses sentiments de manière directe et personnelle.

Arguments contre la guerre :

Le "je" invoque plusieurs arguments pour justifier son refus de participer à la guerre :

- Expérience personnelle de la perte et de la souffrance due à la guerre, avec la mort du père, le départ des frères, les pleurs des enfants, et la souffrance de la mère.

- Récit de son propre vécu en tant que prisonnier, avec la perte de la famille et de l'âme.

- Appel à la vie simple et à la liberté, en choisissant de fermer la porte aux "années mortes" et en allant mendier sa vie sur les routes de France.

Dernière strophe - Viralité de la chanson :

La dernière strophe exprime la résolution du "je" de ne pas participer à la guerre, même s'il doit donner son sang. Cette détermination, associée à l'invitation sarcastique de donner son propre sang au Président, renforce le caractère contestataire et pacifiste de la chanson. La chanson est devenue virale en raison de son message fort contre la guerre, de son ton direct et émotionnel, et de la capacité de Vian à toucher un large public avec une musique engageante. Elle a trouvé un écho auprès de ceux qui partageaient des sentiments anti-guerre, devenant ainsi un hymne pacifiste et un symbole de protestation.

Explications :

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