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Lecture 4è « Dire l’amour en poésie »
Le poème "Elle était déchaussée" appartient au Livre I, "L'Aurore", des Contemplations. Il s'agit d'un recueil de
poèmes écrit en 1856 et qui se veut autobiographique, "les Mémoires d'une âme" comme dit Victor Hugo. La date du
poème est dissimulée soit car Hugo a oublié le moment précis de cette rencontre, soit parce qu'il s'agit d'une histoire
récente que l'on veut faire passer pour ancienne, soit parce qu'il s'agit d'une fiction.
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t'en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l'eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
Mont.-l'Am., juin 183...

1 - Quels détails caractérisent la jeune fille dans la 1ère strophe ? Quelle en est l’impression créée ?

En quoi le rythme de la strophe 1 peut-il renforcer cette impression ?
A quoi est-elle comparée ?

2- Dans le poème relevez les compléments de lieu et dites selon vous pourquoi le poète l’a choisi.
- Quelle est la figure de style utilisée aux vers 12 et 13 ?
Qu’ont de drôle ces deux vers ?

3- Complétez ce tableau en relevant les verbes qui renvoient aux actions des personnages
Type de verbes Elle Lui

4- Pourquoi la question est-elle répétée v 4 et 8 ? Qu’est-ce qu’elle apporte au lecteur ?


Répondre :

Salut!

1. Dans la première strophe, la jeune fille est caractérisée comme déchaussée et décoiffée, assise parmi les joncs penchants. L'impression créée est celle d'une apparence sauvage, naturelle et libre. Le rythme de la strophe, avec son doux balancement, renforce cette impression de grâce spontanée. La jeune fille est comparée à une fée, évoquant ainsi une aura magique et enchanteresse.

2. Les compléments de lieu dans le poème sont "dans les champs" (v. 4), "sous les arbres profonds" (v. 8), et "au fond des bois" (v. 15). Ces choix créent une atmosphère naturelle et sereine, renforçant le caractère idyllique de la scène. La figure de style aux vers 12 et 13 est l'allitération avec la répétition du son "b". Ces vers ont un ton ludique, accentué par la sonorité plaisante qui évoque l'agitation joyeuse des oiseaux.

3. Tableau des verbes :
- Elle : décoiffée, assise, regarda, essuya, devint.
- Lui : passais, dis, regarda, dis.

4. La question est répétée aux vers 4 et 8 pour exprimer le désir du locuteur de partager un moment avec la jeune fille dans la nature. Cette répétition souligne l'insistance et l'invitation à s'évader ensemble. Elle apporte au lecteur un sentiment de l'urgence et de l'importance émotionnelle de cette proposition, créant ainsi une atmosphère de spontanéité et d'émotion dans le poème.
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