Partie 1 20/12 (Analyse et synthèse : 1h)
La colère violente n'est absolument pas une réaction automatique face à la misère et à la souffrance en
tant que telles personne ne se met violemment en colère devant une maladie incurable¹ ou un
tremblement de terre, ou en face de conditions sociales qu'il paraît impossible de modifier. C'est
seulement au cas où l'on a de bonnes raisons de croire que ces conditions pourraient être changées, et
qu'elles ne le sont pas, que la colère violente éclate. Nous ne manifestons une réaction de colère
violente que lorsque notre sens de la justice est bafoué2. En effet, en face d'événements ou de
conditions sociales révoltantes, il est terriblement tentant d'avoir recours à la violence, car elle est
immédiate et se fait en peu de temps. Mais le recours immédiat à la colère et à la violence n'en fait pas
pour autant une solution irrationnelle et bestiale. Au contraire, on peut se trouver, dans la vie publique
comme dans la vie privée, en face de situations où la réponse par un acte violent rapide peut constituer
la seule réponse appropriée. Car ce n'est pas la décharge affective qui importe en ces cas, et que l'on
aurait pu tout aussi bien obtenir en frappant sur la table ou en faisant claquer la porte. L'important est
qu'en certaines circonstances, la violence - l'acte accompli sans raisonner, sans parler, sans réfléchir
aux conséquences - devient l'unique façon de rééquilibrer les plateaux de la justice. Il faut reconnaître
As que ces actes, où des hommes s'attribuent le droit de se faire eux-mêmes justice, sont en opposition
avec les lois. Mais leur caractère illégal ne signifie pas que ces actes soient « inhumains >> ou <<
purement » émotifs.
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Hannah Arendt, Du mensonge à la violence (1969)

Pour Arendt, le recours à la violence face à une situation d’injustice est-il nécessairement injustifié ?
- introduction
- développement 3/4 arguments
Pour chaque argument:
- argument + explication
- citation + explication
- conclusion