Bonsoir je ne comprends pas mes exercices pouvez vous m’aider ? SVP… Merci beaucoup et bonne soirée.
3. Relisez les passages surlignés.
Qu'est-ce qui caractérise les pay-
sages décrits? Justifiez en citant des
mots précis.
4. Relevez les sensations physiques
inspirées par la femme aimée.
5. Selon vous, pourquoi l'écriture en
prose poétique convient-elle bien à
ce voyage d'amour?
N
6 Que pensez-vous du choix du
titre du poème ? Justifiez en vous
appuyant sur vos réponses précé-
dentes.
Poème 4 Un hémisphère dans une chevelure
Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l'odeur de tes cheveux,
y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l'eau
d'une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odo-
rant, pour secouer des souvenirs dans l'air.
5 Si tu pouvais savoir tout ce que je vois ! tout ce que je sens ! tout
ce que j'entends dans tes cheveux ! Mon âme voyage sur le parfum
comme l'âme des autres hommes sur la musique.
Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de
mâtures¹; ils contiennent de grandes mers dont les moussons me
10 portent vers de charmants climats, où l'espace est plus bleu et plus
profond, où l'atmosphère est parfumée par les fruits, par les
feuilles et par la peau humaine.
Dans l'océan de ta chevelure, j'entrevois un port fourmillant de
chants mélancoliques, d'hommes vigoureux de toutes nations et
15 de navires de toutes formes découpant leurs architectures fines et
compliquées sur un ciel immense où se prélasse l'éternelle chaleur.
Dans les caresses de ta chevelure, je retrouve les langueurs des
longues heures passées sur un divan, dans la chambre d'un beau
navire, bercées par le roulis imperceptible du
20 de fleurs et les gargoulettes² rafraîchissantes.
port, entre les pots
Dans l'ardent foyer de ta chevelure, je respire l'odeur du tabac
mêlé à l'opium et au sucre; dans la nuit de ta chevelure, je vois
resplendir l'infini de l'azur tropical; sur les rivages duvetés de ta
chevelure je m'enivre des odeurs combinées du goudron, du musc
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et de l'huile
de coco.
Laisse-moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires.
Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble
que je mange des souvenirs.
Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris, 1869 (publication
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