Soleil couchant Soleil couchant les ajoncs éclatants, parure du granit², Dorent l'âpre³ sommet que le couchant allume; Au loin, brillante encor par sa barre d'écume, La mer sans fin commence où la terre finit. À mes pieds c'est la nuit, le silence. Le nid Se tait, l'homme est rentré sous le chaume qui fume. Seul, l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume, À la vaste rumeur de l'Océan s'unit. Alors, comme du fond d'un abîme, des traîne Des landes, des ravins, montent des voix lointaines De pâtres attardés ramenant le bétail. L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre, Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre, Ferme les branches d'or de son rouge éventail.
J.-M. DE HEREDIA, « Soleil couchant »>, Les Trophées, 1893.
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