Bonjour, je dois faire un commentaire sur BEAUMARCHAIS, Le Barbier de Séville, extrait de l'acte II, scène 11, 1775. Je ne sais pas comment m’y prendre étant donné que mon prof de français a été très absent, j’ai vraiment besoin d’aide. Je vous met l’extrait ici et merci d’avance pour ceux et celles qui m’aideront :).
[Rosine aime un jeune comte mais son tuteur Bartholo, qui la tient enfermée, a décidé de l'épouser et surveille la jeune femme. Il a vu que Rosine a laissé tomber un papier par la fenêtre et il la soupçonne d'avoir écrit une nouvelle lettre au comte, lettre effectivement remise au barbier Figaro.]
[ ... ]
BARTHOLO. — Je voudrais bien savoir ce que ce barbier avait de si pressé à vous dire ?
ROSINE. — Faut-il parler sérieusement ? Il m'a rendu compte de l'état de Marceline, qui même n'est pas trop bien, à ce qu'il dit.
BARTHOLO. — Vous rendre compte ! Je vais parier qu'il était chargé de vous remettre quelque lettre.
ROSINE. — Et de qui, s'il vous plaît ?
BARTHOLO. — Oh ! de qui ? De quelqu'un que les femmes ne nomment jamais. Que sais-je, moi ? Peut-être la réponse au papier de la fenêtre.
ROSINE, à part. — Il n'en a pas manqué une seule. (Haut.) Vous mériteriez bien que cela fût.
BARTHOLO, regarde les mains de Rosine. — Cela est. Vous avez écrit.
ROSINE, avec embarras. — Il serait assez plaisant que vous eussiez le projet de m'en faire convenir.
BARTHOLO, lui prenant la main droite. — Moi ! point du tout; mais votre doigt encore taché d'encre ! Hein ? rusée slgnora1 !
ROSINE, à part. — Maudit homme !
BARTHOLO, lui tenant toujours la main. — Une femme se croit bien en sûreté, parce qu'elle est seule.
ROSINE. — Ah ! sans doute... La belle preuve !... Finissez donc, monsieur, vous me tordez le bras. Je me suis brûlée en chiffonnant2 autour de cette bougie; et l'on m'a toujours dit qu'il fallait aussitôt tremper dans l'encre : c'est ce que j'ai fait.
BARTHOLO. — C'est ce que vous avez fait ? Voyons donc si un second témoin confirmera la déposition du premier. C'est ce cahier de papier où je suis certain qu'il y avait six feuilles; car je les compte tous les matins, aujourd'hui encore.
ROSINE, à part. — Oh ! imbécile !...
BARTHOLO, comptant. — Trois, quatre, cinq...
ROSINE. — La sixième...
BARTHOLO. — Je vois bien qu'elle n'y est pas, la sixième.
ROSINE, baissant les yeux. — La sixième, je l'ai employée à faire un cornet pour des bonbons que j'ai envoyés à la petite Figaro.
BARTHOLO. — À la petite Figaro ? Et la plume qui était toute neuve, comment est-elle devenue noire ? Est-ce en écrivant l'adresse de la petite Figaro ?
ROSINE, à part. — Cet homme a un instinct de jalousie !... (Haut.) Elle m'a servi à retracer une fleur effacée sur la veste que je vous brode au tambour3.
BARTHOLO. — Que cela est édifiant ! Pour qu'on vous crût, mon enfant, il faudrait ne pas rougir en déguisant coup sur coup la vérité; mais c'est ce que vous ne savez pas encore.
ROSINE. — Eh ! qui ne rougirait pas, monsieur, de voir tirer des conséquences aussi malignes des choses le plus innocemment faites ?
BARTHOLO. — Certes, j'ai tort : se brûler le doigt, le tremper dans l'encre, faire des cornets aux bonbons pour la petite Figaro, et dessiner ma veste au tambour ! quoi de plus innocent ? Mais que de mensonges entassés pour cacher un seul fait !... Je suis seule, on ne me voit point; je pourrai mentir à mon aise. Mais le bout du doigt reste noir, la plume est tachée, le papier manque; on ne saurait penser à tout. Bien certainement, signora, quand j'irai par la ville, un bon double tour me répondra de vous.
1 Signora : madame.
2 En chiffonnant : en s'occupant de travaux de lingerie.
3 Tambour : cercle de bois sur lequel est tendu le tissu que l'on veut broder.
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