Bonjour pouvez-vous me répondre vite s'il vous plaît ! LECTURE TEXTE 4: "Retour du front": Roland DORGELES "Les Croix de Bois" 1919 Roland DORGELES (1885-1973) est un écrivain et journaliste français. Il s'engage comme volontaire dès 1914. A la fin de la guerre il publie "Les Croix de Bois", roman dans lequel il raconte ses souvenirs de guerre et rend hommage à ses compagnons disparus. Les croix de bois désignent les milliers de tombes érigées à la va-vite pour les morts au combat. Situation dans le roman: Amputé de deux doigts, le soldat Sulphart a été démobilisé. Encore marqué par la mort de nombreux compagnons, il tente de se réadapter à la vie civile. Il arriva à Paris avec seulement sept francs en poche, mais, le matin même, il était embauché pour le lendemain dans une maison de Levallois. Pour la première fois depuis qu'il avait repris le veston de civil, il se sentit heureux. Quinze francs par jour ! il supputait tout ce qu'il allait avoir de bien-être, d'aise, de bonheur, pour ses quinze francs. C'était son tour maintenant de se la couler douce ». allait se faire de bons copains - des gars qui seraient allés au front comme lui-il dénicherait un petit bistro convenable pour manger à midi, trouverait une chambre pas trop loin, pour pouvoir se lever tard. [...] Il suivait son petit rêve, les yeux distraits, quand une auto remple de grues et d'uniformes chics faillit le renverser. D'un recul brusque, il évita le capot -Embusqué lui cria celui qui était au volant. Sulphart fit mine de s'élancer, mais il se contenta de montrer le poing à la voiture, en hurlant des injures dont les passants seuls purent bénéficier. L'insulte reçue lui pesa sur le cœur pendant tout le déjeuner, et, pour la faire descendre, il reprit trois fois du vieux marc avec son café. Alors, ragaillardi, il alla faire un tour sur les boulevards. A la porte d'un journal où le communiqué était affiché, des gens discutaient. -On devrait faire une grande offensive, disait d'une voix courte un gros monsieur aux yeux en boule. -Avec ta viande, lui cria Sulphart dans le nez. Tous ces civils qui osaient parler de la guerre le mettaient hors de lui, mais & ne détestait pas moins ceux qui n'en parlaient pas, et qu'il accusait d'égoïsme. En fondant devant les boutiques, il aperçut à la devanture d'un bureau de tabac, un tableau superbe, en couleurs, qui l'arrêta émerveillé. Formé d'une douzaine de cartes postales assemblées, ce chef- d'oeuvre représentait une femme géante, en cuirasse d'argent, qui tenait une paime d'une main, une torche de l'autre et semblait conduire une farandole où ron reconnaissait des soldats gris, des soldats verts, des soldats kaki. Le soldat français, crut-il remarquer, lui ressemblait comme un frère, et cela le flatta infiniment. Il entra et demanda à la marchande: Combien votre truc? -Trois francs, dit la patronne. Sulphart fit la grimace en pensant qu'il ne lui restait plus que trente-huit sous. -J'en voudrais seulement une, celle du bas, insista-t-... Où qu'il y a un poilu qui me ressemble. La buraliste haussa les épaules -On ne détaille pas, répondit-elle sèchement Sulphart sentit qu'il devenait tout rouge. Et d'un coup rageur, frappant le comptoir de sa main mutilée, ili gronda: -Et ma main, moi, je ne l'ai pas détaillée? La marchande cligna simplement des yeux, comme si ces cris lui faisaient mal, mais sans lever la tête, et elle continua de peser du tabac à priser. Enfin, dit Sulphart en s'adressant à un monsieur qui choisissait des cigares, s'il y en a qui reviennent du front, ils doivent comprendre que je l'ai à la calle. Le client fit un vague signe de tête, se retourna et prit du feu, à larges bouffées. Les consommateurs, à côté, regardaient le fond de leur verre et le garçon, pour ne rien entendre, avait ouvert un journal. Sulphart les ayant regardés tous, comprit et haussa les épaules, déjà résigné. -ça va bien, dit-il, jetant trente sous sur le comptoir. Tenez, donnez-moi un paquet de cigarettes jaunes, ça fait longtemps que je n'ai fumé que du gros . QUESTIONS: expliquez et justifiez en détail toutes vos réponses. A. Un monde civil hostile 1) Sur quels éléments repose le bonheur envisagé par Sulphart? Ses désirs vous semblent-ils raisonnables? 2) Comment les gens viennent-ils troubler son bonheur ? Comment qualifiez-vous leur attitude à son égard? 3) Relevez les mots et expressions qui traduisent la colère de Sulphart. Quel est l'état d'esprit du personnage? B. Un besoin de reconnaissance 4) A quel événement chaque altercation le ramène-t-elle ? 5) Pourquoi Sulphart veut-il acheter la carte postale ? 6) Dans quel but montre-t-il sa main mutilée ? A quelles réactions s'attend-il? 7) Quelles sont les réactions réelles des civils? Quels sentiments cela peut-il éveiller chez le lecteur?
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