Les réactions politiques aux accords de Munich
Les accords de Munich sont largement commentés et
discutés dans les mois qui suivent
, les Français ont des
avis divergents. Léon Blum,
ancien président du Conseil
du Front populaire, y
avait réagi en déclarant : « Je suis
partagé entre un lâche
soulagement et la honte.»
Le pays s'est
partagé à propos de Munich, et ce désaccord
est un des plus
profonds qui ait divisé l'esprit public'
en France depuis l'affaire
Dreyfus. Ses conséquences
ont été plus graves et
plus durables: la référence à
Munich demeure
présente aujourd'hui : [...] on se
dira antimunichois
, l'appellation de munichois restant
infamante. [...] Il
est plusieurs façons d'approuver
les accords comme de les
condamner. Certains sont
munichois par principe: la guerre étant le mal suprême,
tout accord lui
est préférable. [...] Beaucoup plus
nombreux sont
ceux qui se sont réjouis de la signature
des accords
ou s'y sont résignés parce qu'ils croyaient
Hitler sincère quand il affirmait n'avoir plus d'autre
revendication territoriale
, ou parce qu'ils jugeaient
l'enjeu d'un éventuel
conflit peu justifié, ou encore
parce que la France
n'était pas prête.
Le camp des antimunichois était tout aussi disparate.
Il associait des
patriotes [...]. des citoyens attachant
du prix à l'honneur de
la France, qui se sentaient
humiliés par
l'abandon de la Tchécoslovaquie, des
militaires
consternés que la France ait perdu une alliée
[...]. Il englobait
aussi des antifascistes qui enrageaient
de voir les démocraties
toujours céder aux régimes
fascistes
qui progressaient sur tous les fronts, en
Autriche
, en Espagne, en Tchécoslovaquie.
René Rémond, Jean-François Sirinelli, Notre siècle (1918-1988),
Fayard, 2003.
1. Opinion publique.
2. Insultante.
SUDETES Prague
REICH
ALLEMAND
100km
RUTHENIE
Cracovie
PROTECTORAT
SILESIE Teschen
POLOGNE
DE BOHEME
MORAVIE
Brünn
SLOVAQUIE
Bratislava
HONGRIE
Occupation polonaise
(oct. 1938)
Occupation hongroise
(nov. 1938)
AUTRICHE
Frontières de la Tchécoslovaquie
en 1920
Occupation allemande
(sept. 1938)
Je suis capable de...
m'exprimer à l'oral pour penser,
communiquer, échanger.
m'initier aux techniques
d'argumentation.
confronter un document à ce que
je peux connaître du sujet étudié.
comprendre le sens général
d'un document.
extraire des informations pertinentes
pour répondre à une question
portant sur un document.
identifier un document et son point
de vue particulier.
extraire des informations pertinentes
pour répondre à une question
portant sur un document.
ROUMANIE
Occupation allemande
(mars 1939)
Occupation hongroise
(fin mars 1939)
ACTIVITÉ
Le démantèlement de
la Tchécoslovaquie
En mars 1939, Hitler annexe toute la partie ouest
de la Tchécoslovaquie (les régions de Bohème
et de Moravie). Il ne respecte pas les accords
de Munich et s'entend avec la Hongrie qui
obtient une partie du territoire slovaque.
La Slovaquie reste en théorie indépendante
mais passe en réalité sous influence allemande.
Winston Churchill déclare alors: «L'Angleterre
avait le choix entre le déshonneur et la guerre.
Elle a choisi le déshonneur et elle aura la guerre.»
Un débat est organisé par votre professeur en classe:
- Vous êtes un-e député-e français-e qui défend à la Chambre des députés
son point de vue sur les accords de Munich.
- La classe est partagée en deux «camps» («munichois» et «antimunichols »)
qui opposent leurs arguments.
Accompagnement
1. Citez un pays, très concerné par la crise, qui aurait pu envoyer un représen-
tant à Munich (doc. 1).
2. Identifiez les deux sentiments éprouvés par Édouard Daladier. Faites une
hypothèse pour les justifier (doc. 2).
3. Comparez les deux «unes » (doc. 3):
- relevez les mots employés par les journalistes;
- expliquez le point de vue des journalistes sur les accords de Munich;
- cherchez une phrase du texte de Jean-Paul Sartre qui justifie ces « unes ».
4. Trouvez deux arguments en faveur des accords et deux arguments contre
les accords (doc. 4).
5. Listez les États qui profitent du démantèlement de la Tchécoslovaquie entre
octobre et mars 1939 (doc. 5).