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Texte Il ne se passe plus un week-end à Libreville sans qu'on entende hurler dans les rues des quartiers ces tonitruants klaxons agrémentés de cris de joie de toutes sortes, sans qu'on ne voit circuler ces belles berlines divinement décorées de rubans roses, sans qu'une mairie, ne soit prise d'assaut par des familles dont les enfants ont choisi de se dire oui, sans qu'on aperçoive un pagne aux couleurs éclatantes, arboré par des passants. Si le nombre de mariage dans notre 5 pays est en constante croissance, force est de constater cependant que sur le mariage traditionnel, notre société a perdu beaucoup de ses valeurs. (...) Notre enquête sur le terrain nous a poussé à croire que cette dépréciation vient d'abord de ce sentiment de comparaison injustifié entre les familles. Chaque mère veut avoir la garantie que sa fille a été dotée plus chère que celle de la voisine. Certaines d'entre elles vont jusqu'à refuser de donner leur accord à une union parce que le montant annoncé par la belle famille ne correspond pas à ce qu'elle espérait. Si le prétendant chez la 10 voisine a laissé des boeufs, des voitures et des maisons, il faut qu'il en soit ainsi pour sa fille, ou rien. Puis vient s'ajouter la cupidité des parents de la jeune fille. En effet, nombreuses sont les familles gabonaises aujourd'hui qui envisagent leurs filles comme une monnaie d'échange, (...) un placement financier qui doit rapporter lourd. Pas question de la brader au premier venu. Il n'est pas rare, par exemple, que le montant de la dot versé soit refusé parce que jugé < insuffisant »>, ou d'entendre compter les mérites de la future épouse, selon qu'elle cuisine bien, ou qu'elle est bardée 15 de diplôme, et exiger que le tout soit rehaussé de quelques centaines de mille supplémentaires (...) Il y a enfin le fait que les jeunes filles elles-mêmes ne s'engagent plus dans une relation sérieuse que selon le rang social du prétendant. Rien aujourd'hui ne décide plus une jeune fille et ses parents mieux que la couleur des billets contenus dans le portefeuille de l'homme. Même s'il est vrai que le souci de la sécurité sociale est non négligeable dans un couple, il est tout de même ahurissant de voir à quel point les jeunes filles en font un préalable indiscutable et changer d'amour au plus offrant (...). 20 Au regard de cela, n'y a-t-il pas lieu de penser que la société court vers une chosification de la femme ? M. J. Bissangou Nzue, Article journal La voix de l'équateur, décembre 1999. ​

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