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Preparation à la dissertation François TAILLANDIER, Une autre langue,
Les personnages de Racine partent en alexandrins. On appelle cela une convention
elle nous place aux antipodes du a réalisme » conçu comme une prise directe » sur le vivant.
Cela n'a rien de naturel. Je pense toutefois que ce qui est bizarre, ce qui pose une question, ce
n'est pas le fait que les personnages de Racine parlent en alexandrins; e'est le fait que nous
ne parlions pas, nous, en alexandrins.
Quel que soit en eux le tumulte des passions, les personnages de Racine disposent
d'une parole rigoureusement précise et ordonnancée qui, chaque instant de leur devenir, du
processus où ils sont engagés, indique avec exactitude les forces qui les animent et celles
qu'ils amontent. Même et y compris quand leur parole porte leur illusion, leur mensonge ou
leur trouble, ils s'y deposent à leur place juste et délimitée.
Tandis que nous, la plupart du temps, nous parlons faux, nous parlons mal, nous
parlons à côté. Nous disposons du langage et ne faisons qu'y patauger. Sitôt une parole
proférée, nous sentons qu'elle laisse en route une bonne partie de ce dont nous aurions voulu
fa changen
En quoi cette réflexions applique-t-elle à Britannicus ? Vous répondrez à cette
question par plusieurs remarques organisées en paragraphes et comportant au
moins une citation expliquée.