Célébrer les yeux de l'être aimé Poème Sonnets pour Hélène Yeux, qui versez en l'âme, ainsi que deux Planètes, Un esprit qui pourrait ressusciter les morts, Je sais de quoi sont faits tous les membres du corps, Mais je ne puis savoir quelle chose vous êtes. 5 Vous n'êtes sang ni chair, et toutefois vous faites Des miracles en moi par vos regards si forts, Si bien qu'en foudroyant les miens par le dehors, Dedans vous me tuez de cent mille sagettes¹. Yeux, la forge d'Amour, Amour n'a point de traits² 10 Que les poignants éclairs qui sortent de vos rais³, Dont le moindre à l'instant toute l'âme me sonde. Je suis, quand je les sens, de merveille ravi: Quand je ne les sens plus en mon corps, je ne vis, Ayant en moi l'effet qu'a le Soleil au monde. Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, second livre, XXXIX, 1578. 1 et 2. sagettes, traits: flèches. 3. rais: rayons. Comprendre l'éloge des yeux comme reflet de l'amour 2. Comment le poète exprime-t-il le mystère des yeux dans les deux premières strophes? А 3. Citez toutes les allusions mythologiques. À quels dieux renvoient-elles ? 4. Comment voit-on la toute-puissance des yeux de l'être aimé? Appuyez-vous sur des figures de style et sur des champs lexicaux. AN 5 À travers le thème des yeux, quelle conception de l'amour se dégage du poème ?
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