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L'agonie du père Goriot
Dans ce passage, le Père Goriot mourunt est veille par Rastignac, qui apprend par Christophe, le
domestique de la pension, que ni Delphine, ni Anastasie ne viendront assister leur père Le
première, épuisée par le bal de la vicomtesse de Banoéant, continue à dormir: la seconde est en
affaires avec son mari Goriot, que Rastignac croyait endormi, a tout entends Bouleversé, & exhale
en un long monologue où le delire se měle à la souffrance, tuntit un ressentiment, sobt son amour
Dans ce passage, le désespoir du vieillard atteint son paroxysme
'Si elles ne viennent pas ? répéta le vieillard en sanglotant. Mais je serai mort, mort dans un
accès de rage, de rage ! La rage me gagne ! En ce moment, je vois ma vie entière. Je suis
dupe ! Elles ne m'aiment pas, elles ne m'ont jamais aimé ! Cela est clair.
Si elles ne sont pas venues, elles ne viendront pas. Plus elles auront tardé, moins elles se
'décideront à me faire cette joie. Je les connais.
Elles n'ont jamais su rien deviner de mes chagrins, de mes douleurs, de mes besoins, elles ne
devineront pas plus ma mort; elles ne sont seulement pas dans le secret de ma tendresse.
Oui, je le vois, pour elles, l'habitude de m'ouvrir les entrailles a ôté du prix à tout ce que je
"Elles auraient demandé à me crever les yeux, je leur aurais dit: "Crevez-les!" Je suis
trop bète. Elles croient que tous les pères sont comme leur.
Il faut toujours se faire valoir. Leurs enfants me vengeront. Mais c'est dans leur intérêt de
venir ici. Prévenez- les done qu'elles compromettent leur agonie.
Elles commettent tous les crimes en un seul. Mais allez donc, dites- leur donc que, ne pas
"venir, c'est un parricide ! Elles en ont assez commis sans ajouter celui-là. Criez donc
comme moi : "Hé, Nasie ! Hé, Delphine ! Venez à votre père qui a été si bon pour vous et
qui souffre ! Rien, personne.
Mourrai-je donc comme un chien ? Voilà ma récompense, l'abandon. Ce sont des infames,
des scélérates; je les abomine, je les maudis; je me relèverai, la nuit, de mon cercueil pour
"les remaudire, car, enfin, mes amis, ai-je tort ? Elles se conduisent bien mal! Hein?
Qu'est-ce que je dis ? Ne m'avez-vous pas averti que Delphine est là ? C'est la meilleure
des deux.
Vous êtes mon fils, Eugène, vous ! Aimez- la, soyez un père pour elle.
L'autre est bien malheureuse. Et leurs fortunes ! Ah, mon Dieu ! J'expire, je souffre un peu
"trop ! Coupez-moi la tête, laissez- moi seulement le coeur.
Honoré de Balzac, Le Père Goriot 1835. Imaginer une suite à ce texte