Lire comprendre interpréter D'un monde à un autre La mission J le quittai vers une heure pour accomplir ma mission. 120 Il faisait un temps radieux, et j'allais au grand trot à travers les prairies, écoutant des chants d'alouettes et le bruit rythmé de mon sabre sur ma botte. Puis j'entrai dans la forêt et je mis au pas mon cheval. Des branches d'arbres me caressaient le visage; et parfois j'attrapais une feuille avec mes dents et je la mâchaís avidement, dans une de ces joies de vivre qui vous emplissent, on ne sait 125 pourquoi, d'un bonheur tumultueux et comme insaisissable, d'une sorte d'ivresse de force. 165 En approchant du château, je cherchai dans ma poche la lettre que j'avais pour le jardinier, et je m'aperçus avec étonnement qu'elle était 130 cachetée. Je fus tellement surpris et irrité que je faillis revenir sans m'acquitter de ma commis- sion. Puis je songeai que j'allais montrer là une susceptibilité de mauvais goût. Mon ami avait pu d'ailleurs fermer ce mot sans y prendre garde, 135 dans le trouble où il était. Le manoir semblait abandonné depuis vingt ans. La barrière, ouverte et pourrie, tenait de- bout on ne sait comment. L'herbe emplissait les allées; on ne distinguait plus les plates-bandes 140 du gazon. « Vous devez le savoir, puisque vous avez reçu 150 là-dedans les ordres de votre maître; je veux entrer dans ce château. >> Il semblait atterré. Il déclara: Au bruit que je fis en tapant à coups de pied dans un volet, un vieil homme sortit d'une porte de côté et parut stupéfait de me voir. Je sautai à terre et je remis ma lettre. Il la lut, la relut, la 145 retourna, me considéra en dessous, mit le papier dans sa poche et prononça: * Eh bien ! qu'est-ce que vous désirez?» Je répondis brusquement: « Alors, vous allez dans... dans sa chambre? >> Je commençai à m'impatienter. « Parbleu! Mais est-ce que vous auriez l'in- tention de m'interroger, par hasard ? » Il balbutia : «Non... Monsieur... mais c'est que... c'est qu'elle n'a pas été ouverte depuis... depuis la... 160 mort. Si vous voulez m'attendre cinq minutes, je vais aller... aller voir si... Je l'interrompis avec colère: « Ah ! ça voyons, vous fichez-vous de moi ? Vous n'y pouvez pas entrer, puisque voici la clef. »> Il ne savait plus que dire. Alors, Monsieur, je vais vous montrer la route. - Montrez-moi l'escalier et laissez-moi seul. Je la trouverai bien sans vous. - Mais... Monsieur... cependant... » Cette fois, je m'emportai tout à fait : « Main- tenant, taisez-vous, n'est-ce pas? ou vous aurez affaire à moi. » Je l'écartai violemment et je pénétrai dans 175 la maison. Je traversai d'abord la cuisine, puis deux pe- tites pièces que cet homme habitait avec sa femme. Je franchis ensuite un grand vestibule, je montai l'escalier et je reconnus la porte indiquée par mon ami. Je l'ouvris sans peine et j'entrai. 1 en quoi la mission du personnage consiste t elle ? 2 a dans quel état d'esprit le personnage se trouve t il lors de son trajet expliquez b Qu'épouve t il à la vue de la lettre ? Pourquoi ?
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