👤

DOCUMENT 1
LES BÉQUILLES DE L'ÉCOLE
C'est un sévère constat d'échec pour l'édu-
cation nationale. À côté des enseignements
public et privé dispensés au sein d'établissements
scolaires, une troisième filière prend de l'am-
pleur: le soutien scolaire, autrement dit les cours
particuliers. Le rapport réalisé par le socio-
logue Dominique Glasman pour le Haut Conseil
de l'évaluation de l'école souligne que, depuis
dix ans, les entreprises qui offrent ce soutien ont
connu une expansion spectaculaire ». Cet essor
est lié à la mise en place de mesures fiscales favo-
rables aux parents. Celles-ci ont fait passer les
cours particuliers, qui, par tradition, relevaient
beaucoup de la petite annonce et de l'arrange-
ment individuel, dans le champ des activités
économiques déclarées.
Il n'existe pas de statistiques récentes sur le
nombre d'enfants concernés. Des données du
début des années 1990 indiquaient que près d'un
quart des élèves suivaient des cours particuliers
pendant l'année. Le succès des entreprises qui
occupent ce marché montre, en tout cas, que des
dizaines de milliers d'enfants, et plus encore peut-
être leurs parents, vivent avec une telle hantise
de l'écher à l'école qu'ils n'imaginent plus de se
scolaire n'hésitent d'ailleurs plus à se présenter
comme des contre-modèles: on y apprend à
apprendre, avec des cours individualisés et des
enseignants par définition disponibles, loin des
classes surchargées ou des collèges-ghettos des
zones d'éducation prioritaires (ZEP).
Ce soutien est souvent souhaité par les
parents de bons élèves, qui les voudraient
encore meilleurs. Plutôt limité auparavant,
pour des raisons de coût, aux couches les plus
favorisées, le recours au soutien scolaire gagne
aujourd'hui les classes moyennes.
Au-delà de ce qu'elle révèle sur l'ampleur des
attentes déçues à l'égard du système scolaire,
cette situation est aussi un facteur particulière-
ment choquant d'inégalités supplémentaires,
alors que les Français sont de plus en plus
sensibles à l'aggravation de ces inégalités et,
d'une façon générale, à ce qu'ils considèrent
comme des injustices. Or qu'y a-t-il de pire pour
des parents de condition modeste que de se
dire qu'ils ne pourront pas, faute de moyens,
donner à leurs enfants les mêmes chances de
réussite que des familles plus aisées ?
Le fait que ce phénomène ne soit pas spéci-
fiquement français est une maigre consola-synthèse de ce document


Répondre :

Merci d'avoir visité notre site Web dédié à Français. Nous espérons que les informations partagées vous ont été utiles. N'hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions ou besoin d'assistance. À bientôt, et pensez à ajouter ce site à vos favoris !


En Studier: D'autres questions