Les 2 nouvelles proposées ici mettent en scène notre rapport complexe aux objets, tantôt comique, tantôt tragique. Elles dénoncent l'influence de la publicité qui en vante les mérites et l'illusion de puissance qu'ils procurent. Ces récits montrent aussi la folie qui gagne les sociétés sous l'emprise du consumérisme la
Émile Zola, « Une victime de la réclame»,
1866
Avant d'être: le grand romancier que l'on sait, Émile Zola (1840-
(1902) futi commis et chef de publicité aux éditions: Hachette. C'est certainement de cette expérience qu'il se nourrit pour décrire dans le court récit qui suit les ravages à la fois comiques et tragiques de
"ce que l'on appelait alors « la réclame »
J'ai connu un brave garçon qui est mort l'année dernière, et dont la vic a été un long martyre.
Claude, des l'âge de raison, s'¿tait tenu ce raisonnement
«Le plan de mon existence est tout tracé. Je n'ai qu'à accepter aveuglément les bienfaits de mon âge. Pour marcher avec le progrès et vivre parfaitement heureux, il me suffira de lire les journaux et les affiches, matin et soir, et de faire exactement ce que ces souverains I guides me conscilleront. La est la véritable sagesse, la seule félicité 2 possible.» À partir de ce jour, Claude prit les réclames des journaux et des affiches pour code de sa vie.
Elles devinrent 'le guide infaillible qui le décidait en toutes choses; il n'acheta rien, n'entreprit rien qui ne lui füt recommandé par la grande voix de la publicité.
C'est ainsi que le malheurcus a vécu dans un véritable enter.
Claude avait acquis un terrain fait de terres rapportées. ou il ne put bâtir que sur pilotis.?
. La maison, construite selon un sys-
tème nouveau, tremblait au vent et s'émicitait sous les pluies d'orage.
À l'intéricur, les cheminées, garnies de fumivores * ingénicux;
fumaient à asphyxier les gens; les sonnettes électriques s'obstinaient à garder le silence; les cabinets d'aisances 5 , établis sur un modèle excellent, étaient devenus d'horribles cloaques?. les meubles, qui devaient obéir à des mécanismes particuliers, relu-saient de s'ouvrir, et de se fermer.
t Il y avait surtout un piano mécanique qui n'élait qu'un mauvais orgue de Barbaric, et un coffre-fort incrochetable et incombustible que des voleurs emportèrent tranquillementisur leur dos par une belle nuit d'hiver.
Le malheureux Claude ne soufrait pas sculement dans ses propriétés, il souffrait dans sa personne. aveuglément les bienfaits de mon âge. Pour marcher avec le progrès et vivre parfaitement heureux, il me suffira de lire les journaux et les affiches, matin et soir, et de faire exactement ce que ces souverains I guides me conscilleront. La est la véritable sagesse, la seule félicité 2 possible.» À partir de ce jour, Claude prit les réclames des journaux et des affiches pour code de sa vie.
Elles devinrent 'le guide infaillible qui le décidait en toutes choses; il n'acheta rien, n'entreprit rien qui ne lui füt recommandé par la grande voix de la publicité.
C'est ainsi que le malheurcus a vécu dans un véritable enter.
Claude avait acquis un terrain fait de terres rapportées. ou il ne put bâtir que sur pilotis.?
. La maison, construite selon un sys-
tème nouveau, tremblait au vent et s'émicitait sous les pluies d'orage.
À l'intéricur, les cheminées, garnies de fumivores * ingénicux;
fumaient à asphyxier les gens; les sonnettes électriques s'obstinaient à garder le silence; les cabinets d'aisances 5 , établis sur un modèle excellent, étaient devenus d'horribles cloaques?. les meubles, qui devaient obéir à des mécanismes particuliers, relu-saient de s'ouvrir, et de se fermer.
t Il y avait surtout un piano mécanique qui n'élait qu'un mauvais orgue de Barbaric, et un coffre-fort incrochetable et incombustible que des voleurs emportèrent tranquillementisur leur dos par une belle nuit d'hiver.
Le malheureux Claude ne soufrait pas sculement dans ses propriétés, il souffrait dans sa personne. Le dernier acte de ce drame fut navrant.
Claude, ayant lu qu'une somnambule guérissait tous les maux, s'empressa d'aller la consulter sur les maladies qu'il n'avait pas. La somnambule lui offrit obligcamment ' de le rajeunir en lui indiquant le moyen de n'avoir plus que seize ans. Il s'agissait simplement de prendre un bain et de boire une certaine cau.
Il avala la drogue, se plongea dans le bain, et il s'y rajeunit si absolument, qu'au bout d'une demi-heure, on l'y trouva étouffé.
Même après sa mort, Claude fut la victime des annonces. Par testament, il avait voulu être enseveli dans une bière à embaumement instantané dont un droguiste?
› venait de prendre le
brevet. La bière, au cimetière, s'ouvrit en deux, et le misérable cadavre glissa dans la boue et dut être enterré pêle-mêle avec les planches rompues de la caisse.
Son tombeau, en carton-pierre et en simili-marbre^, détrempé par les pluies du premier hiver, ne fut bientôt plus sur sa fosse qu'un tas de pourriture sans nom.
Bonsoir aidez-moi svp c’est pour demain merci d’avance
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