TE INTÉGRAL artie 1 e roi ce. 1 r. Persée affronte Méduse A pour lui crisios¹ avait une fille, qu'il avait appelée Danaé en souvenir de son ancêtre Danaos. Mais il aurait bien préféré avoir un fils succéder. Aussi alla-t-il interroger l'oracle², et l'oracle lui annonça que lui-même n'aurait pas de fils, mais que par contre sa fille en aurait un. Et comme Acrisios se réjouissait, l'oracle ajouta que ce fils tuerait son grand- père. Cela diminua fort la joie d'Acrisios qui se mit en devoir d'empêcher la prédiction de s'accomplir. Il fit bâtir une chambre souterraine, dont il revêtit les murs de plaques en bronze, et y enferma la pauvre Danaé, sous bonne garde. Il espérait ainsi que le petit-fils redouté ne viendrait jamais au monde. Pourtant, il n'est pas facile de tromper les destins et, ce qui devait s'accomplir, s'accomplit. Danaé ne resta pas longtemps seule dans sa pri- son. Zeus l'avait vue et s'était épris d'elle. Il revêtit la forme d'une pluie d'or, qui s'infiltra par les moindres fentes de la prison et parvint jusqu'à la jeune fille. À quelque temps de là, Danaé eut un fils. Quand il entendit les cris d'un nouveau-né dans la chambre souterraine, Acrisios entra dans une grande colère. Il ne voulut pas croire qu'un dieu s'était joué de ses précautions, et il décida de mettre à mort et Danaé et l'en- fant qui lui était né, et à qui elle avait donné le nom de Persée. Mais comme, malgré tout, un père éprouve quelque répugnance à tuer sa propre fille de sa main, il imagina de déposer Danaé et Persée dans un coffre, qu'il abandon- na sur la mer. Ainsi, pensait-il, les vagues engloutiraient bien vite le navire improvisé, et lui-même n'aurait pas directement participé au crime. Pour- tant une fois encore, la précaution d'Acrisios se révéla inutile. Ni Danaé ni Persée ne périrent dans l'aventure. L'un et l'autre furent portés jusqu'à l'île 25 de Sériphos³, et le coffre s'échoua sur le rivage. 15 20 5 10 Carte animée 4. de rie 5. serLes deux naufragés furent recueillis par un pêcheur, du nom de Dictys, qui les prit dans sa maison et les réconforta. Persée grandit, devint un jeune homme d'une grande beauté et d'une grande vaillance, et le vieux Dictys était fier de lui comme s'il avait été son fils. Mais il y avait dans l'île de Sériphos un roi, qui s'appelait Polydectès, et qui aurait volontiers épousé Danaé, si Persée n'avait jalousement veillé auprès de sa mère. Il n'aimait pas Polydectès et n’augurait rien de bon des amabilités qu'il faisait à Danaé. Aussi le roi décida-t-il d'éloigner le jeune homme. Feignants de le prendre en affection, il l'invita au palais, en même temps que tous ses courtisans; et, au cours du repas, il demanda à chacun quel présent était convenable un roi. Tous les courtisans répondirent qu'un cheval était le cadeau le plus royal que l'on pût trouver. Seul Persée répondit étourdiment qu'un cheval était un présent bien vulgaire et que lui-même, si Polydectès le voulait, il se faisait fort de lui apporter la tête de la Gorgone. Or cette Gorgone, appelée Méduse, était la plus jeune et la seule mortelle de trois sœurs monstrueuses qui habitaient très loin, au bord de l'Océan, à l'extrême limite de la Terre. Leur tête était entourée de serpents venimeux ; de leur bouche sortaient deux grosses défenses pareilles à celles du sanglier; leurs mains étaient de bronze, et des ailes d'or leur permettaient de voler. Mais surtout ce qu'il y avait de plus effrayant en elles était leur regard, étincelant et fixe, et si per- était assez hardi pour çant qu'il changeait en statue de pierre quiconque l'affronter. Tel était le monstre que Persée, dans son inconscience, offrait d'aller combattre. Il fournit du même coup à Polydectès l'occasion que...

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