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Évaluation contraction de texte : Marie Robert, Les chemins du possible (2021),
Prologue
Sh22. La lumière se rallume brusquement dans la cabine. D'un pas vif, l'hôtesse remonte l'allée,
tandis que j'essaie de déplier mon cou engourdi. J'ai beau voyager souvent, je ne parviens jamais à
trouver une bonne position de sommeil pendant le vol. Je passe mon temps à faire des tentatives et à
évaluer leur confort. La tête enfouie entre mes bras posés sur la tablette, les cervicales maintenues par
ou la
un coussin, ou la tempe en appui contre le hublot, j'oscille entre des possibles, espérant chaque fois
trouver une place qui m'offrira quelques instants de repos. En vain. Le sol se rapproche, il est temps de
se préparer à l'atterrissage. Je rassemble mes affaires, je remonte mon siège, et je profite des dernières
minutes pour imaginer l'ailleurs qui m'attend.
Il faut y aller, je n'ai pas le choix. Je me lève, me dirige vers le couloir, et je suis les autres pas-
sagers jusqu'au tapis à bagages. Nous restons tous debout, hagards, à l'affût de son déclenchement.
L'attente me semble interminable. Je n'aime pas ces moments d'entre-deux, ni les lieux de transition. Je
masse mes épaules congestionnées, je rallume mon téléphone. Et puis, le signal finit par retentir, le
roulement s'enclenche. Alors, les unes après les autres, les valises défilent. Toutes différentes. Cer-
taines sont petites, immenses, cabossées, sanglées, tandis que d'autres sont en résine, en plastique, en
tissu, ou même renforcées en métal. C'est drôle d'imaginer toutes les vies qui paradent sur ce tapis.
Qu'est-ce qui se cache derrière les parois? Combien de souvenirs, de secrets, de passions, de rires, de
deuils, de mensonges, de désirs ? Combien de rêves de gloire, de courses vaines, de complexes entê-
tants, de familles dysfonctionnelles ? Combien de sous-vêtements, de chaussures de sport, de crèmes
hydratantes, de chargeurs d'ordinateurs ? Je les regarde passer devant moi. J'hésite, je n'ose pas tendre
ma main, c'est comme si je ne savais plus laquelle choisir.
Je m'appelle Pénélope, j'ai trente-cinq ans, et j'aimerais savoir quelle vie je dois mettre dans ma
valise.
Chapitre 1: Une question d'allure [...]
Il faut dire que le voyage permet d'explorer une somme infinie de devenirs. Dans chaque lieu,
un possible s'offre à nous, on se confronte à une autre langue, un autre climat, à une autre façon de
s'habiller, de se déplacer, de se comporter. Le plus difficile est de savoir quel devenir est le nôtre, et si
plusieurs devenirs peuvent cohabiter sans incohérence. Est-ce que je peux me sentir autant à ma place
en ballerines dans les rues de Rome qu'en chapka à Moscou ? Est-ce que j'ai l'obligation de choisir
entre les deux ? Où va ma préférence ? C'est exactement comme pour la valise : pour assumer pleine-
ment un devenir, il faut être certain des habits que l'on souhaite porter.
Consigne:
Le texte de départ compte 462 mots.
Vous ferez une contraction au quart, donc à 116 mots.
Avec la marge de tolérance de 10%, votre texte comptera entre 104 et 128 mots.
Vous indiquerez à la fin de votre travail le nombre de mots utilisés. Vous mettrez un repère
tous les 50 mots, soit dans la marge, soit dans le texte.
Critères : langue : 5 points; respect de la structure et de l'énonciation du texte : 3 points;
contenu: 12 points;
Qui peu m’aider svp c’est pour demain


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